BAD BLOOD – L’enquête sur Theranos
BAD BLOOD aura été mon livre de l’été.
Peut être même mon livre de l’année !
Le livre a été écrit par John Carreyrou, journaliste d’investigation au Wall Street Journal. Je pense qu’il fallait un gars de cette trempe pour aller chercher et compiler autant d’informations.
Mais c’est peut être aussi un défaut, on y revient dans quelques lignes.
Donc l’histoire; On* la connait tous dans les grandes lignes : Elizabeth Holmes, 19 ans, la chérie des internets et de la communauté Start-Up du milieu des années 2000, stoppe la Fac après quelques mois à Stanford, pour révolutionner le monde de la médecine avec une méthode de diagnostique simple, rapide, pas cher.
Pendant qu’elle lève des centaines de millions de $ pour des valorisations en milliards (ce qui la rend la plus jeune self made women de l’époque !), tout le monde* se rend compte que ça pue.
Mais c’est pas grave, elle a réussi à tout verrouiller autour d’elle.
Le board de Theranos est en béton armé.
Tous les grands (et vieux) pontes de la politique et de l’industrie américaine y sont.
Elle est même nommée ambassadrice de trucs et d’autres par Barack Obama himsef.
Intouchable.
Mais une nouvelle fois : Ça pue cette histoire.
C’est trop beau, c’est trop simple, c’est trop lisse. D’autant plus qu’il y a bien plus d’annonces que de présentation de résultats.
Ça pue tellement qu’en 2015 John Carreyrou commence à s’intéresser à l’entreprise et commence à détricoter toute l’histoire, et à montrer à qui veux bien le voir qu’en fait Theranos c’est du vent et du storytelling.
Oui en 2015. Plus de 10 ans après la création de la boite. 5 ans après les premières fortes odeurs.
Dans ce livre, on y découvre donc l’envers du décors durant ces plus de 10 ans.
Ça se lit vraiment très bien, c’est passionnant et haletant.
J’ai lu le livre en français; Il souffre d’erreurs de traduction, grammaticales et de typographie. Si vous vous sentez capable, lisez le peut être en VO.
Ce que j’ai trouvé dommage dans ce livre c’est que John Carreyrou en 2015, ne connaissait rien à cette à Theranos ou à Helizabeth Holmes quand il a commencé. Il est journaliste d’investigation, il n’est pas spécialisé dans la tech ou les start-up.
Il avait donc un regards neuf, ce qui n’est peut être pas plus mal, mais un peu décalé par rapport à ce qu’on a déjà appris au cours de toutes ces dernières années sur des sites spécialisés. Il arrive à un moment ou tout le monde encense encore Elizabeth Holmes, alors que plein de monde* a déjà blacklisté Theranos.
Ce livre, étant donné qu’il relate des fait réel aurait du faire le parallèle avec ce qui fuitait et était déjà connu au moment des faits, et même encore plus : Raconter ce qui se passait réellement, en parallèle de ce qui paraissait dans la presse grand public, et de ce qui fuitait sur les sites spécialisés ou sur Linkedin.
Mais bon, John Carreyrou n’allait pas faire un livre reprenant les informations passées de ses concurrents.
D’un autres cotés, les journalistes de TechCrunch, bien que très critiques depuis très longtemps envers Theranos, et surement très bien informés de ce qui se passait réellement en interne, n’avaient peut être pas la carrure/stature/soutien pour réaliser cette enquête à un tel niveau.
Le livre/L’histoire va être adapté à l’écran. J’ai vraiment hâte, et j’espère ne pas être déçu.
* Nous les « gens d’internet » depuis longtemps, qui accessoirement lisons TechCrunch.